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Zombillénium. Tome 1 : Gretchen – Arthur De Pins

challenge halloween,zombillenium

Arthur DE PINS (2010)

Dupuis

48 pages

Sixième et dernière étape du Train Fantôme :  «l’infernal parc d’attractions ou fête foraine». J’ai vu l’an passé l’excellent film Zombieland, qui a une super scène dans un parc d’attractions, mais j’ai décidé de découvrir une bédé au lieu de revoir un film que j’avais déjà vu. Sur les blogues, j’avais entendu parler de Zombillénium, une bédé un peu noire un peu rigolote, et elle me tentait bien.

Près de Bruxelles se trouve le parc d’attractions de Zombillénium. La population humaine pense que ce parc est un parc géré par des ‘humains, un parc amusant dont le but est de donner des sensations fortes, mais, en fait, ce parc est géré par de vrais monstres : vampires, squelettes, momies, loups-garous, sorcières, alouette !

Dans ce premier tome, l’histoire principale raconte la transformation soudaine et inattendue d’Aurélien Zahner, pauvre type un peu déprimé. Mordillé par des vampires et des loups-garous, Aurélien devient un monstre un peu «mélangé» et un des phénomènes les plus impressionnants et dangereux du parc.

Parallèlement, il y a aussi l’histoire de Gretchen, la jolie sorcière qui aidera Aurélien et qui se rapprochera de lui, apparemment avec des sentiments sincères, mais c’est que notre Gretchen cache plus qu’un secret…

Une super bédé ! Histoire intéressante, pour les amateurs de ce genre, belles illustrations et produits dérivés bien réussis, comme une visite virtuelle du parc (c’est ici). Vivement le tome 2 au Québec !

Pour d’autres avis : Lou, Isa, Livrons-nous.

Exemple d’illustrations (tiré de la section « feuilleter le livre » sur le site de la Fnac.)

5 octobre: La maison hantée

10 octobre: Les zombies

15 octobre: Le cimetière, la crypte

20 octobre: La forêt interdite

25 octobre: L’école, le lycée, le campus

30 octobre: Le parc d’attractions

Pour avoir une idée de tout ce qui a été lu pendant notre défi Halloween, les organisatrices ont fait de super récapitulations :

Hilde

Lou

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Aya de Yopougon, vol. 1 à 6 – Marguerite Abouet

Aya de Yopougon

Volumes 1 à 6

Marguerite ABOUET

Bayou

Semblant de résumé

Les six tomes de cette série nous relatent les histoires d’Aya, jeune fille de 19 ans qui vit à Yopougon, commune d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Autour d’Aya, qui rêve de faire médecine, gravitent sa famille et ses amis: Bintou, qui veut devenir célèbre, et Adjoua, qui devra vivre avec la dure réalité de jeune fille mère. Les parents des filles sont aussi des personnages principaux en soi et à travers eux, Marguerite Abouet réussit à faire passer toute une gamme d’opinions, de croyances, d’habitudes et de coutumes. On parlera d’homosexualité (inconcevable là-bas), de grossesse, de farniente, de mariage forcé, d’adultère, d’études, d’argent, de jeunes qui se cherchent, d’émigration, de fraude, de croyances, de coutumes, etc.

Mon avis

J’ai adoré! Encore une fois, merci à ma copine Annie pour cette jolie découverte que j’ai dévorée. J’ai tout aimé de cette série. Les illustrations de Clément Oubrerie sont magnifiques. Les histoires de Marguerite Abouet sont géniales, intéressantes, inspirantes et éducatives. C’est un minicours de sociologie africaine (ivoirienne, du moins) qu’elle nous donne sans toutefois que ce soit barbant. Certains personnages, surtout les hommes, et certaines histoires feront rager les femmes occidentales que nous sommes, mais il y a espoir et tout n’est pas perdu, car les jeunes filles, et même leurs mères, sont des femmes fortes qui sans nécessairement se battre officiellement, refusent de toujours accepter sans rien dire ce que la génération précédente a fait.

J’ai aussi beaucoup aimé les mots de cette série. La langue est presque un personnage en soi. À la fin de chaque tome, il y a un lexique ivoirien qui nous aide à mieux comprendre l’histoire, mais même sans s’y référer, on comprend le sens. (Exemples: ploco-placa: faire l’amour; gaou: idiot; djo: un mec, etc.). Il y a aussi les nombreux proverbes qui me semblent sans queue ni tête, mais qui sont tordants: « Quiconque ne veut pas manger, ne veut pas non plus aller à la selle. » (On récolte ce que l’on sème.);  « Les oreilles ont beau pousser, elles ne dépasseront jamais la tête. »; « Les fesses ont beau grossir, elles n’étouffent pas l’anus. » (Même si tu es gros et faible, tu as toujours un point faible.); « Les boutons qui sont entre les fesses de ton voisin ne doivent pas te déranger. »; « Retenir ses excréments dans le ventre n’est pas un remède contre la faim. »; « Personne ne peut presser tout seul l’abcès qu’il a dans son dos. »; « Le bouc pue mais les chèvres ne le repoussent pas. » (Il faut accepter de garder son mari malgré tout.). Et j’aurais pu continuer ainsi.

De plus, à la fin de chaque tome, il y a aussi le « bonus ivoirien ». Quelle merveilleuse idée! On y retrouve des recettes du pays, des modes d’emploi, comme celui qui montrera aux femmes à attacher son bébé sur son dos, et quelques courts textes pour expliquer un peu les us et coutumes du pays, comme la relation entre la Côte d’Ivoire et la France ou le (non) rôle des psychologues dans ce pays, etc.

Exemple de bonus ivoirien, où on apprend comment se trémousser grâce à Bintou.

Apparemment qu’un film est en cours…

L’illustrateur, Clément Oubrerie, a un blogue dans lequel vous pouvez voir ses illustrations.

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Le serment des Highlands – John-Erich Nielsen

John-Erich NIELSEN (2011)

Head over Hills

258 pages

Grâce au site Bibliofolie, qui offre parfois des partenariats avec des éditeurs, j’ai eu la chance d’obtenir un exemplaire du livre de John-Erich Nielsen, Le serment des Highlands. J’en étais bien heureuse, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, un livre gratuit, c’est toujours agréable. Deuxièmement, ce livre cadrait parfaitement avec l’été Kiltissime. (Remarquez la jolie couverture en tartan bleu.) Et troisièmement, cet auteur n’est pas offert à ma bibliothèque locale, alors c’était une chance à ne pas manquer.

Le serment des Highlands est le 8e livre d’une série mettant en vedette le jeune inspecteur écossais Archibald Sweeney. Dans ce tome, Archie et sa tante Midge sont en vacances au massif de Kintail (près du château d’Eilean Donan pour ceux qui connaissent l’Écosse) et profitent de ce temps pour faire des randonnées. Peu avant leur départ, la propriétaire de l’auberge où ils logent parle à Sweeney des mystérieux disparus. En effet, depuis deux ans, environ 7 personnes ont disparu dans les environs. Sweeney, ne pouvant pas s’empêcher d’aller y jeter un œil, malgré le fait qu’il soit en vacances et que ce ne soit pas son territoire, sera personnellement impliqué dans l’histoire et, bien sûr, découvrira le pot aux roses à la fin. Mais avant d’y parvenir, il fera quelques randonnées bizarres, rencontrera des gens plus étranges les uns que les autres, entendra parler des légendes du coin et devra se fier à son instinct à plus d’une reprise.

J’aimerais être dithyrambique et dire que j’ai adoré. D’autant plus que ce livre m’a été offert et que j’en étais bien reconnaissante. Pourtant, il n’a pas su m’accrocher. Comme je suis assez bon public pour tout ce qui est polar, surtout s’il se déroule en Écosse, j’ai apprécié l’histoire, mais je n’ai pas ressenti le bonheur que je ressens en lisant Ian Rankin, par exemple. J’ai beaucoup aimé les descriptions de l’Écosse, et il est évident que l’auteur aime ce pays. Grâce à ses portraits des paysages, je veux maintenant aller faire les mêmes randonnées qu’Archie. Mais pour ce qui est des personnages et de l’écriture, je n’y ai pas cru.

Le personnage principal, l’inspecteur Sweeney, se promène tout le temps avec un bâton de golf, son sand wedge, comme on dit en français (hum…) même dans des endroits incongrus. À cheval, par exemple. Je comprends la motivation de bien détailler un personnage et de lui donner des particularités récurrentes, mais j’ai trouvé ça un peu exagéré. J’aurais parfaitement vu cette singularité du personnage dans un livre jeunesse, par exemple.

Puis, malgré tout l’amour que je sentais pour l’Écosse dans ce livre, je sentais aussi l’écriture étrangère derrière les mots. Vous me direz que c’est normal, car l’auteur n’est pas écossais, mais pour moi, c’était comme si Archie était un étranger vivant en Écosse et non un Écossais de souche. Est-ce que ça a du sens? Il me semblait un peu spécial, comme tout bon Écossais, mais il était gentil, allumé, attentionné, etc. Il me semblait que le personnage aurait pratiquement pu être natif de n’importe quel endroit ou se transplanter n’importe où. Remarquez que ce n’est pas un problème en soi. C’est sûrement qu’après une dizaine de livres à saveur écossaise cet été, je commence à être exigeante. Ou peut-être ai-je développé des préjugés sur ce que doit être « un bon personnage écossais ». (Être amateur de whisky, par exemple?)

Enfin, quelques petits trucs stylistiques m’ont agacée, comme les pensées d’Archie mises en italiques. Ça faisait beaucoup trop d’italiques à mon goût. C’est un peu comme si on les avait écrites en majuscules:

Constatant que sa tasse était déjà vide, l’inspecteur émit un profond soupir. Et puis, s’agaça-t-il, aussi longtemps que je ne serai pas en paix avec moi-même, je sais qu’aucune femme ne trouvera sa place dans ma vie. (p. 50)

J’ai trouvé parfois que c’était « juste trop ». Trop d’adjectifs: « Désarçonné, Pat McKenzie lança un regard d’une noirceur absolue à l’horripilant barbu. » (p. 119) Trop de lieux communs: « Sweeney ne répondit pas, mais songea: Je ne sais pas si Donovan McLeod a l’intention d’ouvrir un « Jurassic Park » écossais mais, avec les traces que cette affaire ne manquera pas de laisser dans la région, je crois qu’il ferait mieux de changer d’idée et d’inaugurer un… « Whitechapel » des Highlands! ironisa-t-il. Parce qu’avec ce « Jack le Coupeur de têtes » qui se promène sur la lande, dorénavant, la concurrence risque d’être rude pour le loch Ness! » (p. 201) Trop de jeux de mots faciles, comme les qualités animistes qu’on donne au sommet des Five Sisters (les cinq sœurs): « Sur la gauche, les maisons paraissaient délicatement enserrées par le bleu scintillant du loch Duich et, sur la droite, par le vert éclatant des derniers contreforts des Five Sisters qui, négligemment, laissaient traîner leurs jupons dans la fraîcheur du loch. » (p.  57) Ou encore: « […] des « cinq sœurs » qui sont très courtisées« . (p.51)

En gros, un livre, et sûrement une série, que j’aurais adoré adolescente. Un peu moins maintenant.

Petite réflexion de fin de billet:

Ce billet a été assez difficile à écrire. Comme j’ai reçu ce livre gratuitement, avec comme condition d’en faire une critique, faire preuve de négativisme envers l’œuvre me rendait mal à l’aise. De plus, je sais que l’auteur lira ces lignes, car il suit notre groupe Kiltissime et lira sûrement les billets sur son livre le 4 septembre sur Bibliofolie. Qui suis-je pour blesser quelqu’un ainsi? Surtout quelqu’un qui fait quelque chose que je ne pourrais pas faire. D’un côté, je me dis qu’un auteur doit assumer ses bons coups et ses mauvais coups, mais comme je ne suis pas critique professionnelle, mon billet me dérange un peu et mes attaques semblent gratuites.  D’un autre côté, comme je lis beaucoup et que je travaille avec la langue tous les jours, je me dis que mon opinion vaut bien celle d’un autre. J’ai donc décidé d’être honnête et de dire le fond de ma pensée, tout en pesant mes mots.

Mon opinion n’est qu’une parmi plusieurs, car les autres lectrices semblent avoir beaucoup plus apprécié que moi. Pour lire leurs billets, vous pouvez aller chez Méloë, chez Totalybrune et chez Pascale. Et, bien sûr, sur Bibliofolie dès le 4 septembre.

Pour en savoir plus sur l’auteur, sur la série et sur Head over Hills:

https://www.facebook.com/people/John-Erich-Nielsen/1624841487?sk=info

http://www.headoverhills.com.fr/index.html

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Classé dans Nielsen John-Erich

Les Maîtres de Glenmarkie – Jean-Pierre Ohl

Jean-Pierre OHL (2008)

Gallimard

361 pages

Voici une phrase du livre qui résume bien l’oeuvre: Un livre + un livre + un livre + un livre + un livre = un homme. 

L’histoire, racontée à deux voix (celle de Mary et celle de Krook), commence sur l’île d’Islay, en Écosse, à la fin des années 40. Mary Guthrie, la fille du bedeau, entretient une drôle de relation avec Ebenezer Krook, le prêtre de la paroisse. Une relation qui influencera le parcours universitaire de Mary à Édimbourg et qui poussera Krook à défroquer. Vous pensez que je parle d’une simple partie de jambes en l’air? Pas du tout.

Krook vit sous un nuage noir depuis son enfance: son père, parti à la guerre alors que Krook n’était qu’enfant, est mort en laissant à son fils un livre (Martin Eden de Jack London) et une bague. Sa mère, professeure de littérature et spécialiste de sir Thomas de Glenmarkie (un homme de lettres mineur mort de rire), en avait plus pour ses livres que pour son fils. Les années passent, et Krook devient prêtre (sans grande conviction). Un jour, après avoir frappé son supérieur, Krook, un ivrogne, s’en va à Édimbourg où il deviendra commis dans une librairie, milieu qu’il abhorre à cause de sa mère. Mais cette librairie est « spéciale », car on n’y vend que des livres parus depuis plus de 50 ans, donc pas de James Joyce et Virginia Woolf, car cette date est « La digue qui nous préserve du flot malsain des livres de circonstances. Des livres superflus, vite écrits, vite vendus, vite oubliés. » (p. 101)

Quant à Mary, qui a trouvé refuge dans la littérature après la mort de sa mère, elle s’accroche à Glenmarkie et désire en faire sa thèse à l’université. Ce désir la mènera au manoir délabré de la famille Glenmarkie où elle rencontra des êtres étranges, où elle tentera de résoudre le mystère du secrétaire aux 32 tiroirs et où la ligne entre la folie et la raison est mince.

Mon résumé me semble bien pauvre comparé à tout ce qui se trouve dans ce livre: relations maudites, problèmes de boisson, vieux livres, famille étrange, énigmes à résoudre, etc. Mais ce que je peux en dire avec certitude, c’est que ce livre plaira aux lecteurs, ceux qui aiment les vieux livres, les auteurs classiques, ceux qui rêvent d’avoir une bouquinerie mal organisée à côté de chez eux.

Ce livre est une porte d’entrée vers d’autres livres. C’est un livre « en toile d’araignée » où l’auteur nous parle de Jack London, de Dickens, de Dostoïevski, de Henry James, du Maître de Ballantrae de Stevenson, etc. C’est un livre dans lequel George Orwell a un grand rôle et dans lequel le livre de Jack London, Martin Eden, est presque un personnage. Ce livre est pour ceux que les livres font rêver, pour ceux qui donnent un caractère romantique à la littérature:

« La pile de livres sur la table de nuit de Walpole me rappela son dernier passage à la boutique, le lundi après le match. Robin, Lewis étaient là. ‘Je suis venu les caresser.’ Et il l’avait fait. Il avait caressé les livres. ‘Pas le temps. Pas le temps de vous lire tous… On a, quoi, cinquante, soixante ans devant nous ? Presque rien. Tous ces livres qu’on n’a pas lus… ces mariages manqués… car ce sont des mariages! Les livres et les lecteurs se marient, ils font même des enfants! Des petits homoncules qui ne quittent jamais notre cerveau, mais qui vivent à leur façon, qui grandissent et meurent avec nous… Ils ont même des noms en italiques: Humphry Clinker, Moby Dick…' » (p. 345)

Mais attention. Ce livre n’est pas pour plaire à tous. Il est très absurde par moment, donc pour ceux qui préfèrent quelque chose de plus traditionnel, ça peut déranger. Et garde aux lecteurs qui n’aiment pas consulter un dictionnaire. Peut-être est-ce un signe de mon manque de vocabulaire, mais à plusieurs reprises, j’ai dû sortir Petit Bob pour qu’il m’indique ce que voulaient dire atermoiement, loupiote, manducation, etc.

Enfin, pour terminer sur une note amusante, je veux vous dire que par le plus grand des hasards, j’ai goûté en fin de semaine, chez des amis, au whisky Caol Ila, le whisky dont on fait mention dans le livre. Et eurêka! Après maintes dégustations de liquide ambré, j’ai enfin trouvé whisky à mon pied. Il est excellent. Rien à voir avec ceux que j’avais goûtés auparavant. Les « experts » au tour de la table m’ont dit que contrairement à la plupart des whiskys, celui-ci n’était pas fumé. Ce qui fait sa différence. Donc, il paraîtrait que j’aime bien le whisky non fumé. Et le whisky cher, car il se vend à peu près 135$…

Pour moi, ce livre fut une découverte. Je l’ai emprunté à la biblio, mais j’irai me le procurer à la librairie pour le relire. Je n’en avais jamais entendu parler avant, mais c’est bien moi. Toujours en retard. Apparemment que dans le milieu des blogues littéraires, ce livre avait la cote depuis un bout! Si vous voulez lire d’autres critiques, en voici quelques-unes pigées au hasard. Certaines sont bonnes, d’autres plus mitigées ou encore, dithyrambiques:

Cryss

Lou

Yspaddaden

Le hérisson lecteur

Karine

Yueyin 

Ce livre fait partie de notre défi Kiltissime, qui tire à sa fin. Si vous voulez voir ce que les participants ont lu jusqu’à présent, cliquez sur la photo

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Classé dans Ohl Jean-Pierre

Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse – Jules Verne

Jules VERNE (1989)

le cherche midi éditeur

239 pages

Je dois tout d’abord avouer que je n’ai pas terminé ce livre. J’ai lu 114 pages. Ce n’est pas qu’il était affreusement mauvais, mais je ne m’amusais pas et ça ne soulevait aucun intérêt chez moi. Faut aussi avouer que je ne connais pas Jules Verne. Ou tout ce que je connais, c’est les films tirés de ses oeuvres (20 000 lieues sous les mers, Le tour du monde en 80 jours, etc.), les éléments de culture générale et les attractions de Walt Disney. J’ai toujours pensé que c’était un manque à ma culture littéraire générale de n’avoir jamais lu Verne, alors je voulais vraiment aimer ce livre, qui m’aurait peut-être poussée à lire les autres. Il va falloir que quelqu’un travaille fort pour réussir à me convaincre, maintenant.

Ce livre, écrit en 1859 alors que Verne n’avait que 31 ans, est un récit biographique d’un voyage que l’auteur a entrepris avec son ami Aristide Hignard dans les années 1850. Les deux hommes ont visité l’Angleterre et l’Écosse, et les lieux ont tant marqué Verne qu’il en a écrit un livre, qui a été refusé par l’éditeur Hetzel en 1862. Verne a quand même utilisé ses notes pour de futures oeuvres. Ce manuscrit inédit dormait dans les archives de la ville de Nantes depuis des lustres et a été publié en 1989.

Dans ce livre, Jacques et Jonathan (Jules et Aristide) reçoivent une offre inattendue: la chance d’embarquer sur un navire qui se rend jusqu’en Angleterre. Jacques ne se peut plus. Il a toujours rêvé de visiter ce pays ainsi que l’Écosse (comme Jules qui voulait visiter l’Écosse, la terre de ses ancêtres). La décision est vite prise, et je pense que Jacques commence ses bagages au moment même. Le hic, c’est que le navire ne finit plus d’arriver. Et pire, leur escale à Bordeaux, qui ne devait durer que quelques heures, au max quelques jours, durera 17 jours. Enfin, après une attente interminable, ils s’embarquent vers le Royaume-Uni et débarquent à Liverpool (à la page 71). Puis, ils filent en train vers l’Écosse, où ils passeront 1 semaine. C’est là que je les ai laissé tomber (page 114).

Je n’ai rien de terrible à dire sur ce livre, qui est assez rigolo en fait. Il y a un tas de jeux de mots assez comiques concernant l’anglais des voyageurs et des descriptions marrantes, mais je n’ai pas accroché:

Jacques boucla sa valise bourrée d’objets parfaitement inutiles et embarrassants; il revêtit son parapluie de sa tunique en toile cirée; il jeta sur son épaule sa couverture de voyage représentant un tigre jaune sur un fond rouge; il se coiffa de l’inévitable casquette du touriste convaincu, et sauta dans une voiture de place. (p. 16)

Étrangement, c’est à leur arrivée en Écosse que j’ai abandonné ma lecture. Pourtant, j’adore l’Écosse et le coin du Loch Lomond, où les deux amis vont. Mais ça n’a pas cliqué. J’avais pourtant bien aimé la description de leurs quelques jours à Liverpool, où on perçoit vraiment la pauvreté et l’insalubrité de la ville à cette époque. Mais ne vous fiez pas juste à moi pour vous forger une opinion, car ce livre fait partie de notre défi Kiltissime (il se déroule en Écosse) et c’était une lecture commune avec d’autres blogueuses. Pour voir ce qu’en ont pensé Pascale et Cryss, cliquez sur leur nom. D’autres blogueuses doivent aussi le lire, mais comme moi, leur billet tarde. À suivre…

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Classé dans Verne Jules

Lulu. Femme nue – Étienne Davodeau

Étienne DAVODEAU (2008)

Futuropolis

76 pages

Étienne DAVODEAU (2010)

Futuropolis

78 pages

Lulu a 40 ans et sa vie n’est pas jojo. Elle est sans emploi, elle est mariée à un homme bougon qui ne semble pas prendre soin d’elle et elle est mère de trois enfants, dont deux jumeaux assez énergiques. Après une entrevue pour un emploi qui tourne mal, Lulu, sur un coup de tête, se fait déposer au bord de la mer où elle passera quelques jours à la belle étoile, puis chez un homme et enfin chez une vieille dame. Tandis qu’on suit l’aventure de Lulu, on suit aussi une conversation entre sa famille et ses amis, réunis chez Lulu, qui nous font aussi le compte rendu des aventures de Lulu, car tous ont un petit quelque chose à apporter à l’histoire pour que la boucle soit bouclée.

J’ai beaucoup aimé ces deux albums. Au début, je dois avouer que les illustrations ne m’attiraient pas du tout. J’ai entendu dire que l’auteur avait sciemment dessiné ses personnages ainsi pour leur donner un ton plus cru et naturel, mais même si l’effet est réussi, je le trouvais quand même un peu repoussant. Ça m’enlevait un peu de plaisir. Cependant, l’histoire m’a assez touchée pour que j’aie envie de lire les deux tomes. L’histoire de cette pauvre femme désemparée qui pense n’avoir jamais vécu, qui se croit nulle, qui ne semble pas heureuse et qui trouve quelques petits moments de bonheur le jour où elle décide de lâcher prise est magnifique, touchante et réaliste. La forme de l’album, ce va-et-vient entre l’aventure de Lulu et les scènes entre sa famille et ses amis réunis qui nous racontent leur vision de l’histoire, est très originale et intéressante.

Voici un exemple des illustrations. (Excusez la qualité, j’ai pris les photos avec mon appareil. Ça vous donne quand même une idée.)

Pour en savoir plus sur l’auteur, celui-ci a deux blogues:

http://lulufemmenue.blogspot.com/

http://lulufemmenuelefilm.wordpress.com/ – Apparemment, les albums seraient transformés en film. À suivre sur son blogue…

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Classé dans Davodeau Étienne

L’Égoïste romantique – Frédéric Beigbeder

BEIGBEDER,  Frédéric (2005)

Grasset

398 pages

Oscar Dufresne (ou Frédéric Beigbeder) décide d’écrire une chronique dans un journal, mais cette chronique sera son journal intime. Où s’arrête la fiction et où commence la réalité? Je n’en sais absolument rien, car je ne sais rien de l’auteur. Je n’ai rien lu de lui ni sur lui avant ceci. Peut-être les Français en savent-ils plus que moi et peut-être est-ce pour cette raison que le livre ne semble pas avoir la cote. Quant à moi, je l’ai trouvé plutôt rigolo, car comme je ne connais pas l’auteur ni le personnage derrière ce dernier, j’ai passé un assez bon moment avec Oscar, névrosé au max. Oui, il est cynique et obsédé et tout le tra la la, mais tous les autres autour de lui, les femmes autant que les hommes, le sont aussi. Les répliques absurdes qui sortaient de nulle part m’ont bien fait rigoler, mais j’avoue qu’à la moitié du livre, j’ai eu une très forte impression d’étalage de relations (de name dropping), mais encore une fois, comme je ne connais pas le tiers de ces noms, c’était comme de la fiction pour moi. Ah, l’innocence! Ou l’ignorance…

Et puis, comment ne pas aimer un Français qui flatte les Québécois dans le sens du poil :

« Montréal, c’est NY qui parle français. Une fourmilière ultramoderne, hyperfashion, total hype et underground… Le Québec, c’est la France dans 10 ans. Même l’accent comique des autochtones s’oublie très vite et le paternalisme du Parisien arrogant se mue en complexe d’infériorité. Il est clair que les Canadiens francophones sont en train d’inventer la seule résistance intelligente à l’américanisation. Ils gardent ce qui leur plaît sur ce continent (rapidité, efficacité, technologie) et jettent tout le reste (vénalité, anglicismes et Rock Voisine). »

Et en tant qu’amoureuse des mots, je ne peux pas entièrement condamner un livre qui m’en apprend de nouveaux… Savez-vous ce que veut dire :

Voulez-vous me pacser?

…pendant que tu te pochetronnes sur ton transat.

Je te kiffe.

Rouler des pelles


Ma note : 3/5

(Critique originale – 2006)

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Classé dans Beigbeder Frédéric