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L.A. Confidential – James Ellroy

ELLROY, James (1990)

496 pages

Ce livre est le troisième du Quatuor de Los Angeles, et il est tout aussi fascinant que les deux premiers.

Le format de l’intrigue est exactement le même que celui du Grand Nulle Part, ce que l’on pourrait reprocher à Ellroy. Trois policiers, pris avec différents démons, enquêtent sur des histoires qui finiront pas se regrouper à la fin: Ex Exley veut prouver à tout le monde qu’il peut surpasser son père, enquêteur primé à la retraite; Bud White a vu sa mère se faire assassiner par son père et se fait maintenant un devoir, dans ses temps libres, de traquer les batteurs de femmes et de leur faire « un peu » mal; Jack Vincennes refile les secrets du gratin d’Hollywood à un magazine à potins. Ces histoires qui s’entremêleront portent, cette fois-ci, sur la distribution de pornographie, un massacre non résolu (ou mal résolu), le meurtre de prostitués, etc. Très jojo, non?

Au début, je me disais que c’était honteux. Qu’Ellroy avait tout simplement copié le livre précédent. La forme était la même (les 3 policiers pris avec des démons), et alors que le deuxième tome touche aux films pornos, celui-ci s’en tient aux photos et aux magazines pornographiques. Grosse différence! (Lire l’ironie, SVP.) Mais, comme toujours, Ellroy a su me gagner. Ses personnages sont complets. Le livre est très psychologique. Moins sociologique ou historique que les deux premiers, mais tout aussi bon et surprenant. La finale n’est jamais comme celle de la majorité des livres policiers, c’est-à-dire qu’ici, nous connaissons l’identité du ou des meurtriers bien avant la fin, mais Ellroy sait nous garder en haleine et nous dévoiler des trucs auxquels on ne s’attendait pas. Encore une fois, chapeau! Vivement le dernier tome.

Une petite suggestion à ceux et celles qui n’ont pas encore commencé Le Quatuor: gardez en note les noms et les occupations des personnages. Ils sont nombreux (ce qui peut être mêlant parfois) et reviennent souvent dans les livres. Dans celui-ci, par exemple, nous retrouvons Ellis Loews, Dudley Smith, Micky Cohen, etc. Le Quatuor est très bien tissé.

Cette fois-ci, j’ai lu le livre en anglais pour m’éviter la traduction franchouillarde qui me tapait un peu sur le système (on se souvient tous de Elle marnait dans le pain de fesses), mais la version originale anglaise est tout aussi compliquée! Beaucoup de slang américain et du slang de policier en plus! Pfft! On ne peut pas gagner.

Ma note : 4.5/5

MAJ 2011: J’ai vu le film tiré du livre il n’y a pas si longtemps. C’était bien, mais pas aussi noir que le livre.


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Le Grand Nulle Part – James Ellroy

ELLROY, James (1989)

Rivages/Noir

487 pages

Le brillant et jeune (et torturé) enquêteur Danny Upshaw essaie de faire des liens entre divers meurtres et tente de résoudre de mystérieux et horribles homicides commis sur de jeunes homosexuels dans le Los Angeles du début des années 50. Au fur et à mesure que l’enquête avance, d’autres aspects de l’histoire, apparemment anodins, viennent s’y greffer. On se retrouve avec une enquête qui couvre aussi la chasse aux communistes des années 50 dans le milieu du cinéma à Los Angeles.

Encore une fois, Ellroy réussit à nous embarquer. En plus d’une histoire policière extrêmement complexe et intéressante, nous avons droit, sans que ce soit laborieux, à un cours d’histoire et de sociologie. Vraiment génial! Et encore une fois, nous avons droit à une trame policière où le but premier n’est pas de nous chavirer avec de faux indices pour aboutir à une fin extraordinaire. C’est beaucoup plus. Certains passages sont plutôt brutaux (entre autres celui de l’autopsie sur le premier cadavre dont les yeux ont été arrachés), mais pour le reste, je n’ai rien à redire sinon une traduction française très argotique, encore une fois.

C’est très rare pour moi d’être aussi enthousiaste avec un polar. Vivement le troisième!

Ma note : 4.5/5

(critique d’origine – 2005)

MAJ 2011 – Je relis rarement des livres. Pas parce que l’envie n’est pas là, mais plutôt parce qu’il y a tant de choses que je veux lire. Mais en relisant mes critiques de James Ellroy, j’ai vraiment envie de replonger dans son univers, de terminer son oeuvre et de relire les livres déjà lus. À suivre.


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Le Dahlia noir – James Ellroy

ELLROY, James (1988)

Rivages/Noir

472 pages

Version originale: The Black Dahlia (1987)

1947. Betty Short, aspirante starlette, est retrouvée brutalement torturée et assassinée. Les enquêteurs (d’anciens boxeurs) de la police de Los Angeles, Lee et Bucky, se mettent sur l’enquête, mais tout n’ira pas comme sur des roulettes. Meurtres, mafia, corruption, mystères…

Je m’incline. Souvent, je suis déçue par les livres policiers, mais ici, j’ai adoré! Je pense que j’ai mis le doigt sur ce qui me dérange habituellement avec les polars:  pour la plupart, ils ont peu de substance (à mon humble avis). Ils ne sont qu’une excuse pour nous donner et nous enlever des indices. On ne cherche pas à bâtir des personnages, des histoires grandioses, mais juste à s’assurer que le lecteur ne trouve pas le meurtrier avant la fin. Ici, c’est tout le contraire. Oui, on cherche un meurtrier, mais il y a tellement plus. C’est une critique sociale des États-Unis des années 40, c’est un enchaînement de personnages des plus complexes, c’est une histoire très noire, c’est un livre qui met en vedette aussi bien des femmes que des hommes, c’est une compilation de plusieurs histoires toutes bien tissées, etc. J’ai vraiment hâte de lire la suite du Quatuor de Los Angeles.

Un seul bémol: la traduction très européenne d’une oeuvre nord-américaine.

Par exemple:

Elle marnait dans le pain de fesses.

Je ne gougnotte pas.

Des chagattes mexicaines.

Ma note : 5/5

(critique d’origine – 2004)

MAJ 2011: Même si ce livre est une oeuvre de fiction, l’auteur s’est inspiré d’un fait réel, le meurtre d’Elizabeth Short, surnommée le Dahlia noir. J’ai décidé de classer ce livre dans « autofiction », car l’auteur a toujours avoué que le meurtre de sa mère quand il était tout jeune avait changé sa vie et l’avait incité à écrire ce livre. Plus tard, il écrira My Dark Places: An L.A. Crime Memoir (traduction: Ma Part d’ombre), un récit autobiographique dans lequel il raconte sa tentative d’élucider le meurtre de sa mère en compagnie de détectives.

Adaptation cinématographique de Brian De Palma en 2006

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