Arnaldur Indridason (2007 – version originale en 2002)
Métailié
330 pages
Depuis quelques mois déjà, j’enchaîne les Rebus de Ian Rankin. Je ne m’en lasse pas. Mais je me rends aussi compte que j’aurai bientôt fini la série et du coup, ça m’angoisse un peu, alors j’ai décidé de tromper Rankin avec un autre auteur de polars que j’aime bien, Indridason, que j’avais un peu oublié mais que Maeve et Keisha m’ont redonné envie de lire dernièrement.
L’intrigue
Reykjavik, Islande. C’est le temps des fêtes et un hôtel chic bondé est le théâtre d’un meurtre lugubre. Le portier, qui fait aussi office de père Noël, est retrouvé mort, les culottes baissées (littéralement) dans son petit cagibi du sous-sol qui lui tient liu d’appartement. Erlendur, ainsi que ses collègues Elinborg et Sigurdur Oli, mènent l’enquête, mais personne ne les aide, ni les employés de l’hôtel, qui semblent être quelques-uns à avoir quelque chose à cacher, ni la soeur et le père du défunt, qui ne semblent pas très près du portier assassiné. Erlendur, qui déteste les réjouissances qu’il aurait de toute façon passées seul, s’installe donc à l’hôtel, au plus grand dam du directeur de l’établissement et de sa fille, Eva.
Mon avis
Un autre excellent bouquin d’Arnaldur Indridason. C’est noir et déprimant et l’auteur ne fait pas de cadeaux à sa ville ni à son pays. Alors que certains autres auteurs nordiques, tout aussi noirs, misent quand même sur la beauté des paysages, ici, rien à vendre. C’est froid et pluvieux, il y a de la drogue et de la misère et, bien sûr, un enquêteur déprimé et déprimant. Tout de même, on ne peut pas s’empêcher de l’aimer et d’embarquer dans ses histoires et dans le train-train quotidien de Reykjavik et de l’Islande. Faut dire qu’un enquêteur qui corrige la grammaire de ses suspects ou de ses témoins importants, c’est chou :
– Je ne sais rien de cet homme et j’en ai vu plus de lui que ce que j’ai envie.
– Que ce dont j’ai envie, corrigea Erlendur.
– Hein ?
– Il faut dire : ce dont j’ai envie et pas ce que j’ai envie.
Elle le regarda comme s’il était malade.
C’est le troisième livre mettant en vedette Erlendur que je lis et je les apprécie de plus en plus. Oui, c’est un autre enquêteur sur la déprime, mais il ne fait pas que boire : sa vie personnelle est tout aussi mystérieuse que les enquêtes qu’il mène et elle a une place plutôt importante dans les livres. Cette fois-ci, on revoit Eva, sa fille aux prises avec un problème de drogue, et on en apprend plus sur ce jour maudit, alors qu’il était tout petit, où il est resté pris dans une tempête avec son jeune frère. En gros, c’est des enquêtes intéressantes agrémentées de personnages principaux tout aussi intéressants.
[Photo prise par moi à Reykjavik mettant en scène le même paysage que sur le couverture du livre 🙂 ]
Romans mettant en vedette le commissaire Erlendur Sveinsson
01- Synir duftsins (1997) – Inédit en français.
02- Dauðarósir (1998) – Inédit en français.
03- Mýrin (2000) – La Cité des jarres
04- Grafarþögn (2001) – La Femme en vert
05- Röddin (2002) – La Voix
06- Kleifarvatn (2004) – L’Homme du lac
07- Vetrarborgin (2005) – Hiver arctique
08- Harðskafi (2007) – Hypothermie
09- Myrká (2008) – La Rivière noire
10- Svörtuloft (2009) – La Muraille de lave
11- Furðustrandir (2010) – Inédit en français.
12- Einvígið (2011) – Inédit en français.