ELLROY, James (1988)
Rivages/Noir
472 pages
Version originale: The Black Dahlia (1987)
1947. Betty Short, aspirante starlette, est retrouvée brutalement torturée et assassinée. Les enquêteurs (d’anciens boxeurs) de la police de Los Angeles, Lee et Bucky, se mettent sur l’enquête, mais tout n’ira pas comme sur des roulettes. Meurtres, mafia, corruption, mystères…
Je m’incline. Souvent, je suis déçue par les livres policiers, mais ici, j’ai adoré! Je pense que j’ai mis le doigt sur ce qui me dérange habituellement avec les polars: pour la plupart, ils ont peu de substance (à mon humble avis). Ils ne sont qu’une excuse pour nous donner et nous enlever des indices. On ne cherche pas à bâtir des personnages, des histoires grandioses, mais juste à s’assurer que le lecteur ne trouve pas le meurtrier avant la fin. Ici, c’est tout le contraire. Oui, on cherche un meurtrier, mais il y a tellement plus. C’est une critique sociale des États-Unis des années 40, c’est un enchaînement de personnages des plus complexes, c’est une histoire très noire, c’est un livre qui met en vedette aussi bien des femmes que des hommes, c’est une compilation de plusieurs histoires toutes bien tissées, etc. J’ai vraiment hâte de lire la suite du Quatuor de Los Angeles.
Un seul bémol: la traduction très européenne d’une oeuvre nord-américaine.
Par exemple:
Elle marnait dans le pain de fesses.
Je ne gougnotte pas.
Des chagattes mexicaines.
Ma note : 5/5
(critique d’origine – 2004)
MAJ 2011: Même si ce livre est une oeuvre de fiction, l’auteur s’est inspiré d’un fait réel, le meurtre d’Elizabeth Short, surnommée le Dahlia noir. J’ai décidé de classer ce livre dans « autofiction », car l’auteur a toujours avoué que le meurtre de sa mère quand il était tout jeune avait changé sa vie et l’avait incité à écrire ce livre. Plus tard, il écrira My Dark Places: An L.A. Crime Memoir (traduction: Ma Part d’ombre), un récit autobiographique dans lequel il raconte sa tentative d’élucider le meurtre de sa mère en compagnie de détectives.
Adaptation cinématographique de Brian De Palma en 2006