Michel RABAGLIATI (2011)
la Pastèque (j’adooooore cette maison d’édition!)
143 pages
Le dernier Paul est sorti il y a quelques mois. Le Québec trépigne toujours d’impatience à l’annonce de ces sorties. C’est que Michel Rabagliati et son alter ego, Paul, sont des chouchous de la province au grand complet, je pense. L’auteur, à travers ses histoires et ses illustrations, réussit à nous ramener dans un passé pas si loin dont on se souvient tous et à dépeindre la réalité telle qu’elle est, donc pas toute rose mais avec une sensibilité hors du commun. Je ne compte plus les fois où j’ai pleuré comme une Madeleine en lisant un de ces albums. Et pleurer en lisant des bédés, faut le faire. (Conseil: éviter de le faire dans l’autobus. Ça paraît mal.)
Dans Paul au parc, nous sommes au Québec en 1970, dans les années du FLQ. Notre jeune Paul est alors âgé d’une dizaine d’années. Comme beaucoup de garçons de son âge, il s’amuse encore à des jeux innocents (cerf-volant, dessin), il se rapproche d’une jeune fille qui lui volera son premier baiser et pour avoir quelque chose à faire, il s’inscrit dans les Louveteaux (le gros du livre). Il y apprendra ce que signifient l’amitié et la loyauté, il saura vaincre ses peurs et, malheureusement, il vivra une peine accablante. (Les six illustrations finales sont déchirantes.)
J’adore Michel Rabagliati d’amour. Pour moi, il ne peut rien faire de mal. Quand je pense à lui ou à ses Paul, je ne peux m’empêcher de repenser au Festival Metropolis Bleu, un festival de littérature pour lequel j’ai été bénévole pendant 3 ans. Une année, une de mes tâches était de prendre les billets à l’entrée d’une petite séance de dédicace du bédéiste. Vigilante, je prenais les billets à l’entrée jusqu’à ce qu’un homme arrive sans billet. Gentiment, je lui ai dit que tous les billets étaient vendus. Pour me faire répondre qu’il était l’auteur. J’aurais voulu que le plancher m’engloutisse. Je me suis confondue en excuses et encore aujourd’hui, chaque fois que j’entends le nom de l’auteur, j’y pense. C’est idiot: j’avais tout lu de lui, mais jamais, je n’avais vu son visage.
Ne boudez pas votre plaisir. Lisez un des Paul, n’importe lequel. Je suis certaine que vous serez sous le charme.
Exemple d’illustration de Paul au Parc tiré de L’Actualité en ligne.