Archives de Tag: roman

Eureka Street – Robert McLiam Wilson

Robert McLiam Wilson (1997)

Christian Bourgeois Éditeur

545 pages

(Version originale : Eureka Street, 1996)

MAJ 2012 : Ce livre, je l’ai lu lors d’un thème irlandais du Club des rats de Biblio-Net il y a plusieurs années. Il m’avait marquée et j’avais enchaîné d’autres McLiam Wilson par la suite. Depuis, je suis passée à autre chose et je l’avais un peu oublié, mais en ressortant ce billet, je me dis que j’aimerais continuer avec les livres que je n’ai pas encore lus. À mon avis, si vous n’avez que 2 Irlandais à lire pendant ce mois irlandais, c’est McLiam Wilson et Wilde. Foncez, vous ne le regretterez pas.

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Jake Jakson, 30 ans, vit à Belfast et n’en mène pas large depuis que Sarah l’a quitté pour déménager à Londres. Il passe son temps entre son travail (reprendre possession des biens que les pauvres de la ville n’ont pas réussi à payer) et les virées dans les pubs avec ses copains. C’est donc l’histoire de Jake qui essaie de survivre à sa vie pitoyable, mais c’est aussi l’histoire d’un groupe d’amis qui incarnent Belfast : des catholiques, un protestant qui s’inclut dans le cercle, une séparatiste extrémiste, etc. Tous les éléments de l’Irlande du Nord, les plus extrêmes comme les plus modérés, sont développés dans les divers personnages.

Quel livre! J’ai adoré le fait que McLiam Wilson ne tombe pas dans le misérabilisme. Il a réussi avec brio à nous faire découvrir sa ville et même à nous donner envie d’aller boire une pinte avec ses copains. Il a réussi à nous décrire les horreurs d’un conflit pour nous insensé tout en gardant un ton humoristique, ce qui détonne parfois, mais qui est aussi la raison pour laquelle nous ne pouvons laisser ce livre plus de quelques minutes.

En plus, j’adore les livres qui ouvrent avec une idée en toute première phrase (Toutes les histoires sont des histoires d’amour.) et qui réussissent à boucler la boucle avec succès à la fin (là, je ne vous donne pas la phrase, ça serait vous gâcher le plaisir).

Quel auteur! Ce livre est un petit trésor caché que je n’aurais sûrement jamais trouvé dans la mer des publications si le thème de la littérature irlandaise n’avait été proposé.

Lu au printemps 2006

[Quelques photos prises en Irlande du Nord en août 2008]

C’était un cinquième billet pour le mois irlandais ! Suivez-nous si l’île d’émeraude vous intéresse. Visitez les blogues des participantes pour trouver des idées de lectures et voir si on a tous la même opinion de ces auteurs… Cryssilda nous fait une super récap tous les jours !!

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Le dernier des Iroquois – Joseph O’Connor

Joseph O’CONNOR (2000)

Phébus

269 pages

(v.o. Cowboys and Indians, 1991)

MAJ 2012: Pour me laisser un peu de temps pour respirer (ou pour tricher), je prends un vieux billet que j’avais écrit sur O’Connor sur le forum des rats de biblionet en 2006. J’avais adoré O’Connor à l’époque, et j’ai encore de très bons souvenirs. Je voudrais replonger dans son univers, mais je vais le faire après notre mois irlandais, pour me laisser un peu plus de temps. Donc, à l’époque, j’avais lu Inishowen, puis Le dernier des Iroquois. Mon côté organisationnel me pousse à vous parler du premier que j’ai lu, soit Inishowen, mais mon côté sentimental veut plutôt vous parler du Dernier des Iroquois, un vrai coup de coeur pour moi. Donc, voici mon vieux billet, mis à jour…

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Mon deuxième O’Connor et je tripe! J’ai tellement aimé Inishowen que je m’attendais à bien apprécier Le dernier des Iroquois, mais pas à le préférer au premier! J’ai adoré l’histoire de Eddie Virago, ce jeune Irlandais dans la vingtaine qui quitte son Dublin natal pour s’attaquer à Londres et devenir une vedette de punk.

Contrairement à d’autres, je ne crois pas du tout, qu’Eddie soit un vrai perdant ou un nul. C’est un jeune homme de la classe moyenne qui est intelligent et qui a fait des études, mais qui dans son coeur voudrait être rebelle (d’où son iroquois et son attrait pour le punk). Il a tellement peur de se révéler tel qu’il est qu’il invente des histoires pour se trouver intéressant, mais dans le fond, c’est un grand bébé qui ne veut qu’aimer et être aimé. C’est très touchant. Oui, il faudra bien qu’il grandisse un jour, qu’il arrête de dépendre des autres, mais ses rêves de jeune adulte et de révolution sont assez réalistes à mon avis et n’en font pas un perdant fini, mais un jeune un peu perdu qui se retrouvera, car il a tout le système derrière lui (famille, amis, études) et il le sait.

Un livre que j’ai adoré, qui m’a ramenée quelques années en arrière où je portais avec fierté mes Docs rouges.

Lu printemps 2006

[photo prise à Camden. Me semble qu’Eddie aurait aimé]

C’était un quatrième billet pour le mois irlandais ! Suivez-nous si l’île d’émeraude vous intéresse. Visitez les blogues des participantes pour trouver des idées de lectures et voir si on a tous la même opinion de ces auteurs… Cryssilda nous fait une super récap tous les jours !!

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Naming the bones – Louise Welsh

Naming the Bones, by Louise Welsh, HarperCollins Canada, 336 pages, $19.99

Louise Welsh (2010)

HarperCollins

389 pages

(Traduction française : De Vieux Os, Métailié, 2011)

Résumé

Le professeur de littérature Murray Watson prend une année sabbatique pour faire des recherches sur Archie Lunan, un poète écossais mort trop jeune dans des circonstances étranges. À la fin de cette année, Murray espère avoir trouvé des textes inédits et avoir publié une biographie du poète. Pour y arriver, il fait un séjour sur l’île de Lismore, là où est mort Lunan et là où vit sa compagne de l’époque, l’auteure Christie Graves, qui a refusé de le rencontrer pour ses recherches et qui a même menacé de le poursuivre s’il décidait de l’embêter.

Mon avis

J’ai beaucoup aimé ce livre. Il était fait pour moi : un mystère entourant un professeur un peu blasé et un poète mort mélangé à quelques histoires d’amour ne menant nulle part, le tout se déroulant en Écosse. Un mélange gagnant. J’ai aussi aimé l’écriture très contemporaine et directe de l’auteure. Pas de flaflas, si ce n’est de quelques expressions écossaises plus dures à comprendre pour moi qui le lisais en version originale. Les descriptions des deux villes et de l’île étaient parfaites. Comme si on y était. J’ai aussi bien aimé ce personnage de Murray Watson, jeune prof plutôt blasé, pas très motivé ni motivant, qui se soûle encore avec ses collègues dans des lieux publics la fin de semaine, là où il rencontre certains de ses étudiants. Dès le début, on sait que son histoire de cul avec Rachel, la femme de Fergus Baine, le directeur du département de littérature et par le fait même, son patron, finira mal.

J’ai aussi aimé le déroulement de l’intrigue. Malgré une histoire très contemporaine, la structure du roman, à mon avis, rappelait les policiers classiques, avec les indices donnés petit à petit : l’archiviste qui laisse aller quelques trucs, les indices trouvés chez Alan Garrett, un prof d’anthropologie décédé qui a déjà rencontré Christie Graves, puis ceux donnés par le propriétaire de l’appartement où est mort Bobby Robb, un ami de Lunan obsédé par la magie noire et, enfin, la conversation ultime avec Mme Dunn sur l’île.

Malgré tout, ce livre n’est pas parfait. Ma copine Choupynette a même abandonné, je pense. Il y a en effet quelques trucs plus achalants, comme des histoires qui ne servent à rien. Par exemple, il est normal d’avoir une petite histoire sans rapport avec l’intrigue entre Murray et son frère, Jack, mais y ajouter l’histoire de Jack et de sa copine ? Aucun rapport. Même chose avec la veuve Garrett. Vraiment ? C’est pratiquement du bourrage de pages. Il y a aussi la fin avec des révélations un peu ésotériques. Je m’en serais passé, mais bon. En grande partie, j’ai passé un bon moment et je relirai certainement cette auteure.

Lisez l’avis de Cryssilda, ici.

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Ceci était ma 2e lecture écossaise pour décerner le prix Kiltissime à un roman écossais! Cryssilda, ma copine folle amoureuse de l’Écosse, nous a mis au défi de lire 6 publications écossaises récentes. Donc, pour décerner le Prix Kiltissime au meilleur livre écossais, nous lirons (pas nécessairement dans l’ordre) :

1) Louise Welsh – Naming the bones (De Vieux Os)

2) Peter May – The Blackhouse (L’Île des chasseurs d’oiseaux) ou The Lewis Man (L’Homme de Lewis)

3) John Burnside – Glister (Scintillation)

4) Ian Rankin – Doors Open (Portes ouvertes)

5) Philip Kerr – If The Dead Rise Not (Hôtel Adlon)

6) Dominic Cooper – Men at Axlir (Nuage de cendre)

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Tess d’Urberville – Thomas Hardy

Thomas Hardy - Tess d'Urberville. Une femme pure

Thomas Hardy (1959) (v.o. Tess of the Urbervilles – 1891)

399 pages

MAJ 2012: Il y a quelques jours, j’ai lu l’excellente critique d’Eliza sur Tess d’Urberville. Ça m’a fait penser à ma lecture de ce livre, en 2003, qui n’avait pas été concluante. Et je me suis rappelé l’échange que j’avais eu avec Cryssilda, qui me l’avait conseillé. Cryss aime encore autant ces romans aujourd’hui qu’à l’époque, et moi, j’ai un peu évolué. Tess était l’un des premiers romans du genre que je lisais, je n’avais pas de points de référence et je n’avais pas aimé. J’ai retrouvé mon billet sur le forum des Rats ainsi que l’échange avec Cryss. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas de l’inclure. De plus, en relisant le commentaire de Cryss et en ayant maintenant quelques repères, je pense lire Jude l’Obscur cette année. Il traîne ici depuis assez longtemps. Après, je pourrai revoir mon opinion de Thomas Hardy. Ou non.

Piètre résumé

L’action se déroule dans la campagne profonde anglaise à la fin des années 1800. La pauvre Tess, même si elle porte un nom célèbre et aristocratique, vient d’une famille pauvre et a un père paresseux et alcoolique. Revient donc à la magnifiquement jolie et docile Tess la tâche de faire vivre la famille. Et d’évènement en évènement, nous assisterons à sa chute.

Ce qu’en dit Amazon

Un grand classique moderne (1891) et une oeuvre majeure de l’écrivain. À la fois réaliste et poétique, ce récit fataliste, qu’illumine la figure lumineuse de l’héroïne, dépeint fidèlement l’âpre climat social de la paysannerie anglaise à la fin du 19e siècle. Belle histoire d’amour implacable que le cinéaste Roman Polanski a tenté d’illustrer dans un film.

Ce que j’en dis

Je suis désolée Cryssilda, mais je n’ai pas aimé et l’histoire n’a pas réussi à m’accrocher. On dit de ce livre qu’il est « réaliste ». Peut-être. Je ne peux pas dire le contraire, car je ne connais pas cette époque, mais je trouve quand même aberrant et peu réaliste le fait que toutes les femmes de ce livre soient des idiotes. Est-ce que toutes les femmes anglaises de campagne étaient aussi niaises dans ce temps-là? Enfin. On dit de ce livre qu’il est « poétique ». Je l’ai plutôt trouvé très froid, et certaines descriptions qui se veulent probablement poétiques me faisaient rire. En voici un exemple. Ici, ce sont deux amies de Tess qui écrivent à son mari pour que celui-ci daigne revenir vers Tess. Oui, celles-ci sont aussi en amour avec Angel, l’idéalisent, mais pouvez-vous vraiment imaginer ces deux filles chanter et pleurer hystériquement parce qu’elles ont écrit une lettre à cet homme?

Elles adressèrent la lettre à Angel Clare, au seul endroit où elles avaient jamais su qu’il eût de la famille, au presbytère d’Emminster; après quoi, elles restèrent dans un état d’exaltation, émues de leur propre générosité, qui les fit chanter et pleurer hystériquement tour à tour (p.366).

Pour ce qui est de la belle histoire d’amour, je trouvais les personnages principaux tellement « mous » que leur histoire me tombait sur les nerfs. Les dernières 75 pages du livre rachètent l’histoire un peu, car Tess semble sortir de sa torpeur et arrête d’être la victime parfaite et docile pour devenir finalement maîtresse de son destin.

Ma note : un 2/5. J’ai conscience que cette note est très personnelle, car des millions de gens adorent ce livre, l’ont mis sur la liste des 50 meilleurs livres anglais, etc., mais moi, il ne m’a pas touchée. Peut-être est-ce une description assez réaliste de cette période, mais l’auteur n’a pas réussi à m’y faire croire.

Réponse de Cryssilda: Ben dites donc, je n’ai pas de chance avec mes auteurs victoriens en ce moment, Lagrande qui n’a pas aimé Dead Secret et maintenant toi, Mélodie, qui n’aimes pas Tess. Je crois que parfois, pour apprécier les romans victoriens, il faut être dans le « trip », c’est toute une atmosphère, et c’est sûr, si on n’accroche pas, on n’accroche pas. Ce que tu dis sur les femmes dans le livre n’est pas faux, mais il ne faut pas oublier que le livre est écrit par un homme et que c’est plus une vision de l’époque de la femme qui est exprimée, qui ne renvoie pas forcément à une réalité (si tu lis les romans des soeurs Brontë, les femmes ne sont pas si idiotes que ça). D’ailleurs je ne suis pas bien sûre que ce soit la vision de Thomas Hardy non plus, car je trouve qu’il dénonce pas mal généralement dans ses bouquins, donc les passages qui t’amusent sont peut-être effectivement des passages ironiques où il en fait trop. Bon moi, j’ai bien envie de le relire quand même ce livre, il y a trop longtemps que je l’ai découvert et j’ai plus les idées très claires !

Réponse de Mélodie: Peut-être que ma note et mon appréciation générale seraient différentes si je connaissais un peu mieux l’auteur, son oeuvre, etc. Ça fait quelques fois que j’entends des choses comme « il dénonce… » et s’il est considéré comme quelqu’un qui fait beaucoup d’ironie dans ses bouquins, alors je pourrais revoir quelques-uns de mes commentaires, c’est certain. Mais comme c’était mon premier voyage avec monsieur Hardy, j’en ai peut-être manqué des bouts. Mais même s’il dénonçait cette société et faisait de l’ironie, j’ai vraiment été irritée par ces femmes! Pas d’une manière féministe, car je ne pense pas l’être outre mesure, mais elles étaient tellement nounounes que ça me faisait grincer des dents! Mais je n’abandonne pas l’époque, j’ai hâte de lire Orgueil et Préjugés et les soeurs Brontë sont sur ma liste.

MAJ 2012: J’ai bien fait de ne pas abandonner, car j’ai eu d’excellents résultats avec Orgueil et Préjugés et avec les soeurs Brontë, qui sont devenues des chouchous.

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Jane Goes Batty – Michael Thomas Ford

Michael Thomas Ford (2011)

Ballantine

286 pages

On est en 2011, dans l’État de New York. Jane « Fairfax » (lire « Jane Austen ») est un vampire propriétaire d’une librairie. C’est aussi une « nouvelle » auteure qui vient d’avoir un grand succès avec Constance. Jane essaie de concilier vampirisme, auteure à succès renommée et vie quotidienne avec son copain « normal » Walter, mais tout n’est pas facile, car avec son ami, Lord Byron (aussi vampire), Jane devra combattre les chasseurs de vampires et espérer ne plus revoir la méchante Charlotte Brontë, vampire aussi, of course.

Que dire de ce livre? Qu’il est minable? Ce serait mentir, car j’ai quand même été divertie. Qu’il est extraordinaire? Ce serait aussi mentir, car je ne peux pas m’empêcher de penser que Michael Thomas Ford ne fait que surfer sur deux éléments à succès, soit Jane Austen et les vampires. À mon avis, même s’il faut un certain talent pour écrire un livre, il faut un sacré talent pour écrire un livre original de toutes parts et ce n’est sûrement pas le cas ici quand la moitié des personnages ont déjà été pensés pour lui. Cependant, les amoureux de fanafiction seront sûrement servis. On retrouve Jane Austen, Byron, Charlotte Brontë et un tas de références à leurs époques et leurs histoires, mais on les transpose à l’époque contemporaine et ça donne quelques trucs amusants. Le festival de littérature qui met en compétition les Janeites et les Brontëites est rigolo, et ceux qui adorent ces auteures aimeraient sûrement assister à une telle réunion.

Côté vampirisme, Michael Thomas Ford ne s’est pas encombré des lieux communs, et ses vampires peuvent aller dehors et manger la même nourriture que les humains la plupart du temps. Une fois par semaine ou par mois (pas clair), le vampire doit boire du sang, mais pas plus. Sont quasiment gentils. On pourrait dire que ces éléments sont nouveaux et originaux, mais en même temps, ils enlèvent toutes contraintes à l’auteur, qui a alors carte blanche pour faire ce qu’il veut (et il y va fort). Même si c’était sûrement son intention d’exagérer et de faire rire les lecteurs (moi, ça m’a surtout fait soupirer), on dirait que l’auteur a couché sur papier un tas d’idées qui sortent de nulle part: les membres d’ABBA étaient des vampires (voyons, c’est pour ça qu’ils ont encore l’air si jeunes), et Lincoln, Cléopâtre, Guy Fawkes et la princesse Diana étaient des chasseurs de vampires. Vraiment? On dirait qu’il a mis des noms connus dans un chapeau et qu’il a tiré au sort.

Vous pouvez donc en déduire que je n’ai pas aimé ce livre. Je ne l’ai pas détesté non plus, mais ma relation avec Michael Thomas Ford s’arrête ici maintenant. Je ne lirai pas le premier tome de la trilogie, Jane Bites Back, ni la suite, Jane Vows Vengeance. Je pense que la fanafiction, ce n’est pas pour moi… même si j’ai entendu beaucoup de bien de Death Comes to Pemberley de P.D. James. Qui sait?

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Orgueil et Préjugés – Jane Austen

Jane Austen (1979 – publication d’origine 1813)

10/18

380 pages

(traduction de Pride and Prejudice)

MAJ 2012: J’ai lu ce livre en 2004, mais comme je mets mon blogue à jour tranquillement pas vite, j’ai cru bon d’inscrire ce billet à la journée Austen de notre mois anglais, qui tire à sa fin.  Avec le recul, je vois que j’avais adoré ce livre. Je l’aime encore beaucoup, mais après d’autres livres du genre et après Northanger Abbey de Jane Austen, je peux dire qu’il n’est plus mon préféré. On passe quand même un excellent moment. Voici donc la critique de 2004, légèrement modifiée.

Le résumé

On passe environ une année en compagnie de la famille Bennet (5 filles et leurs parents) et de leurs nombreux visiteurs, amis, voisins, parents. Le thème central de cette année: les possibilités de mariage des filles aînées, Jane et Elizabeth, que la mère veut absolument marier. Donc, quand M. Bingley s’installe à Netherfield, tout près, elle espère qu’une de ses filles l’épousera, surtout qu’il semble vite s’éprendre de Jane, l’aînée. Mais les Bennet devront composer avec l’irritant ami de Bingley, le fameux M. Darcy, qui n’est pas du tout enchanté par tout cela, même s’il ne semble pas insensible à la verve et l’intelligence d’Elizabeth. Évidemment, il y aura plusieurs quiproquos, des jeunes gens perfides qui cachent la vérité à d’autres causant ainsi bien des soucis amoureux, mais tout finira bien et les gentils gagneront…

Mon avis

J’ai adoré. Je ne peux pas ajouter grand-chose qui n’a pas été dit ailleurs tant ce livre a été critiqué, sauf faire une comparaison avec un autre roman victorien lu il n’y a pas longtemps, Tess d’Urbervilles de Thomas Hardy, que j’avais détesté. La description de l’époque était, à mon avis très irritante, l’humour tombait à plat, les femmes étaient toutes sottes, etc. Ici, nous retrouvons plus ou moins la même époque décrite aussi sous le sceau de l’ironie, mais ça flotte! Austen sait équilibrer le tout avec des gens un peu sots et extrêmes, d’autres plus intelligents, tout ça en nous faisant un super portrait des moeurs de l’époque. J’ai été vraiment enchantée et j’ai bien ri à plusieurs reprises (« Ma parole, Jane sera bientôt une vieille fille, elle qui a presque vingt-trois ans! »). J’ai même « dû » finir le livre assez tard une nuit tellement l’histoire me prenait.

Ceci étant dit, même si j’ai adoré, je ne pense pas renouveler l’expérience Austen de sitôt, car j’ai comme l’impression que tous ses livres doivent se ressembler. (MAJ 2012: Bon, j’ai quand même attendu 7 mois avant de lire Northanger Abbey). Il y a quelqu’un ici qui a tout lu et qui peut confirmer ou infirmer? Cependant, si la littérature anglaise classique vous tente, je vous le conseille fortement, je ne pense pas qu’on puisse être déçu par ce livre.

(Critique d’origine – 2004)

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No Name – Wilkie Collins

Wilkie Collins (1991 – V.O. 1862-1863)

Oxford University Press – World’s Classics

553 pages

Cet été, sur la blogosphère, une lecture commune de No Name de Wilkie Collins se promenait. Comme je voulais retenter cet auteur après un premier essai mitigé avec Pierre de lune, je me suis lancée. Puis, la plateforme où devait avoir lieu cet échange a été piratée, et tout est devenu un peu plus compliqué, alors j’ai remis ma fin de lecture, et me voici, plusieurs mois plus tard, pas fière du retard accumulé, mais très heureuse par ce deuxième essai qui m’a enchantée. Tout n’est peut-être pas fini entre M. Collins et moi…

Le résumé (Attention, révélations)

Magdalen et Norah Vanstone viennent d’une famille heureuse et sont deux jeunes femmes libres et épanouies. Jusqu’à ce que la mort de leurs parents, l’un après l’autre, les laisse orphelines. En temps normal, les deux jeunes femmes auraient dû hériter de tout, mais un secret familial bien gardé sera le malheur des filles: leurs parents n’étaient pas mariés à leur naissance, alors légalement, tout revient au parent le plus proche de M. Vanstone, son frère qui le déteste. Informés de ce problème potentiel peu avant leur mort, les Vanstone essaient de régler le tout, mais le malheur survient avant qu’ils puissent le faire. Magdalen et Norah deviennent alors « les enfants de personne » (nobody’s children – ces mots m’ont fait pleurer) et devront trimer dur pour survivre. Norah suivra Mrs Garth, la gouvernante, pour devenir elle-même gouvernante, mais Magdalen, qui n’accepte pas du tout son lot, fera tout en son possible et usera de duperies pour regagner cet héritage qui est le sien.

Mon avis

J’ai adoré cette lecture.  J’ai tout à fait embarqué dans cette histoire que je trouvais tout à fait déchirante, celle de deux soeurs qui par une erreur administrative et les règles d’un monde mené par les hommes perdent tout du jour au lendemain. Je comprenais tout à fait Magdalen de vouloir se venger et de tout faire pour y arriver. Ce qui m’a surprise, en fait, c’est que Wilkie Collins mette en scène un personnage féminin si fort et moderne pour l’époque, car apparemment que M. Collins avait quelques tendances misogynes. Bon, on peut dire que Magdalen paiera pour ses tromperies, mais elle finira quand même vainqueur à la toute fin.

Certains lecteurs ont trouvé le temps un peu long en lisant ce livre, et je peux comprendre. Il y a beaucoup de descriptions, mais étrangement, cette fois, ça a marché pour moi. Je les trouvais excellentes et je m’imaginais tout à fait la scène, les personnages ou les lieux, comme cette description de Vauxhall Walk à l’époque:

The network of dismal streets stretching over the surrounding neighbourhood contains a population for the most part of the poorer order. In the thoroughfares where shops abound, the sordid struggle with poverty shows itself unreservedly on the filthy pavement; gathers its forces through the week; and, strengthening to a tumult on Saturday night, sees the Sunday morning dawn in murky gaslight. Miserable women, whose faces never smile, hauntthe butchers’ shops in such London localities as these, with relics of the men’s wages saved from the public-house, clutched fast in their hands, with eyes that devour the meat they dare not buy, with eager fingers that touch it covetously, as the fingers of their richer sisters touch a precious stone. »

J’ai souvent ri des éléments très victoriens, comme le fait que 2 personnes dans la même maison s’écrivent au lieu de se parler de vive voix, ou d’autres extraits comme:

« Go on, my dear. What’s the next question? Come to the point! » She was far too genuine a woman to do anything of the sort. She skirted round the point […]

Forgetting all other anxieties in the anxiety to cheer him, she gently pressed the hand he gave her. « If that won’t tell him the truth, » she thought, « nothing will. » (C’est que Magdalen pensait pouvoir dire à Kirke, en pressant sa main, qu’elle l’aimait…)

Un autre exemple qui a sûrement choqué la galerie de l’époque:

Her voice faltered softly, and she put the lock of hair, with a languid gentleness, to her lips. It fell from her fingers into her bosom. A lovely tinge of colour rose on her cheeks, and spread downward to her neck, as if it followed the falling her.

Et comment ne pas aimer le clin d’oeil au Québec:

« Some months after Andrew’s arrival with his regiment at Quebec […] »

Apparemment que le 8 janvier est le 188e anniversaire de Wilkie! Ce billet tombe à point! Pour lire d’autres billets sur cet auteur, ou d’autres billets anglais, visitez la page récapitulative du mois anglais. C’est ici.

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Classé dans Collins Wilkie

Alice au pays des merveilles – Lewis Carroll

Lewis Carroll (1996 – version d’origine 1865)

Maxi-Poche « Classiques étrangers »

126 pages

Une lecture commune avec le hérissonAlineMilly, l’Ogresse de ParisNina.

Qui ne connaît pas Alice, jeune fille curieuse qui suivit un lapin blanc et se retrouva dans un monde de fous? Tout le monde la connaît, bien sûr, mais la connaît-on parce qu’elle fait partie de notre imaginaire commun ou parce que nous avons lu ses aventures? Pour ma part, on dirait que j’ai grandi avec elle tant je connais bien son histoire, mais étrangement, je n’avais jamais lu le livre d’origine. Ce ne sera pas pour cette fois, car je l’ai lu en version traduite, mais j’ai quand même pu découvrir d’où venait tout le folklore qui découle de l’oeuvre de Lewis Carroll.

Petit résumé

Par un bel après-midi d’été, Alice s’endort dehors, au soleil. Durant son sommeil, elle suivra un lapin blanc qui la mènera dans un monde étrange où elle devra boire ou grignoter ceci ou cela pour grandir ou rapetisser, où les animaux parlent, où les gens sont des cartes à jouer et où l’absurdité règne. Et plus d’une fois, un peu grâce à son ignorance ou à sa naïveté, Alice réussira à se tirer du pétrin.

Mon avis

J’ai honte d’avouer que je me suis un peu ennuyée en lisant ce livre. Est-ce dû à la traduction? Est-ce parce que je suis habituée aux différentes versions cinématographiques qui ajoutent du contenu? Est-ce que ma version était tronquée? Peu importe. Même si j’aime l’univers d’Alice au pays des merveilles d’amour, cette lecture m’a un peu ennuyée et pourtant, elle était plutôt courte (126 pages avec plusieurs dessins). Je ne sais pas trop pourquoi. C’est bien traduit, c’est amusant et rigolo, mais il me manquait quelque chose, peut-être un fil conducteur. Tous les chapitres semblent un peu dépareillés. Mais au final, le problème n’est peut-être pas le livre, c’est peut-être la lectrice: je m’attendais à un roman pour enfants, mais j’avais plutôt entre les mains un conte que j’aurais dû lire en un après-midi au lieu d’un chapitre par soir.

Même si j’ai été un peu déçue, j’ai adoré les dessins (de John Tenniel) et le chapitre 7, « Un thé de fous », où Alice rencontre le Chapelier et le Lièvre. Un beau moment d’absurdité qui a laissé sa trace dans notre imaginaire et notre vocabulaire et qui a été maintes fois repris dans d’autres livres, films, séries télé.

Mon avis un peu mitigé ne change quand même rien à mon amour pour Alice et je lirai même sûrement la version anglaise un de ces quatre.

Un extrait du merveilleux film de Tim Burton

La scène du thé du classique de Disney

 

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Northanger Abbey – Jane Austen

Jane Austen (1994 – version d’origine 1818)

Penguin – Popular Classics

236 pages

Je ne suis pas la plus grande fan de Jane Austen. Je n’ai rien contre elle. J’ai même beaucoup aimé Orgueil et Préjugés et Raison et Sentiments, mais je n’ai pas réussi à terminer Persuasion ni Emma. Alors, en commençant Northanger Abbey, je ne savais pas d’avance de quel côté j’allais pencher. Eh bien, ce fut une lecture délectable! En fait, je pourrais presque dire que je l’ai préféré à Orgueil et Préjugés… Blasphème!

Catherine Morland, 17 ans, vit à la campagne avec sa famille. Ce sont des gens honnêtes et aimables qui ne veulent que le bien et le bonheur des autres. Ils sont humbles, sans être pauvres, ils trouvent leurs plaisirs dans les petites choses, ils sont un peu naïfs. Un jour, les Allen, leurs voisins sans enfants, décident d’aller passer quelques mois à Bath (la grande ville!) et invitent Catherine à se joindre à eux. Ainsi, elle pourra être présentée à la société et rencontrer d’autres jeunes personnes. Être socialisée, quoi, au lieu de courir dans les champs avec ses chiens.

Aux yeux de Catherine, Bath est magnifique. Tout est nouveau, les robes sont belles, les gens aussi. Après quelque temps, et sûrement pas grâce à sa chaperonne qui n’est pas vite vite, Catherine fera la connaissance d’Isabella Thorpe, qui deviendra vite son amie et confidente, ainsi que d’Henry Tilney, qui lui deviendra l’objet de ses rêves et de ses désirs. Quel ne sera pas son bonheur quand la famille Tilney l’invitera à venir rester quelques semaines à Northanger Abbey, la demeure familiale, avant de rentrer à Fullerton. Bien sûr, même si tout semble bien aller, il y aura intrigues et déceptions. La bonté et la naïveté de Catherine ne seront pas de taille à rivaliser avec les us et coutumes de la haute société, et la chute fera mal. On espère que la fin lui rendra justice…

Northanger Abbey est un roman d’apprentissage par excellence, et j’aime beaucoup ce genre de roman, alors ça partait bien: au début, la jeune Catherine est naïve et innocente, mais elle découvrira que tout le monde ne partage pas ses principes, même les personnes proches d’elle. Elle en subira les conséquences, on atteindra à son intégrité mais, bien sûr, elle sera blanchie à la fin. Elle aura alors mûri, elle aura découvert la vérité sur la nature humaine, mais elle n’en sera que plus forte et toutes ces mésaventures n’auront pas atteint son bon fond.

En plus de l’histoire, qui m’a particulièrement captivée, j’ai beaucoup aimé l’écriture, malgré quelques épisodes où l’auteure/Catherine parle au lecteur directement, un peu comme quand un acteur s’arrête et parle à la caméra. Je suis allergique à ce genre de procédé. Mais bon, je diverge.

Même s’il fut publié après la mort de Jane Austen, donc après ses autres succès, ce livre a été le premier complété par l’auteure et je le trouve d’autant plus intéressant pour ça. L’histoire se tient, il y a peu de temps morts et c’est vraiment très comique. En anglais, du moins. Je me demande si la version traduite a gardé cet humour mordant. En voici quelques exemples:

« Her father was a clergyman, without being neglected or poor, and a very respectable man, though his name was Richard […] and he was not the least addicted to locking up his daughters. » (p. 1)

« Her own family were plain matter-of-fact people, who seldom aim at wit of any kind; her father at the utmost being contented with a pun, and her mother with a proverb […] » (p. 54)

« A woman, especially, if she have the misfortune of knowing anything, should conceal it as well as she can. » (p. 99)

Un seul point négatif, et cela concerne beaucoup plus la maison d’édition que le roman. Sur la quatrième de couverture, on peut lire ceci: « Catherine Morland has unworldly charm and a vivid imagination. When she is invited to be a guest at the mysterious Northanger Abbey, she imagines it to be full of dark secrets like her favourite Gothic novels. Only her friend Henry Tilney can help her separate fantasy and reality. » En gros, on dit que Catherine Morland est une beauté un peu aérienne et qu’elle vivra un tas d’aventures à Northanger Abbey, mais pas un mot sur Bath. Ouais… Considérant qu’au début du livre, on n’arrête pas de souligner que la beauté de Catherine est ordinaire et qu’on n’arrive à Northanger qu’à la page 144 (sur 236 pages), il y a presque fausse publicité.

La lecture de ce livre était une lecture commune organisée par Le hérisson lecteur.

Les blogueuses suivantes ont participé, et leurs billets devraient paraître sou peu: Anne, l’Ogresse de Paris, le Hérisson lecteur, Zoé.

Prochaine lecture commune avec presque la même bande: Alice au pays des merveilles le 31 décembre.

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Marina – Carlos Ruiz Zafón

Carlos Ruiz ZAFÓN (2011)

Robert Laffont

304 pages

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L’Halloween, c’est bientôt! Et le Train Fantôme a quitté la gare. Le Train Fantôme, c’est un défi lancé par une bande de joyeuses blogueuses pour célébrer le mois d’octobre, le mois de l’Halloween, le mois de l’épouvante! Le défi, c’est d’écrire 6 billets sur des livres, ou des films, qui parlent des sujets suivants:

5 octobre: La maison hantée

10 octobre: Les zombies

15 octobre: Le cimetière, la crypte

20 octobre: La forêt interdite

25 octobre: L’école, le lycée, le campus

30 octobre: Le parc d’attractions

J’étais vraiment emballée par ce défi, car j’adore les films et les livres d’épouvante, mais avec les cours et le travail, je n’ai presque plus le temps de lire pour le plaisir. Je voulais quand même essayer de participer, car c’est un genre que j’aime beaucoup.

Pour plus d’information, pour lire différents billets ou pour embarquer dans le train fantôme, vous pouvez visiter les blogues des deux organisatrices

Hilde

Lou

Ou vous pouvez vous inscrire au groupe Facebook où vous aurez tous les liens des participants.

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Donc, la première étape du Train Fantôme, la maison hantée, je l’ai franchie avec Marina de Carlos Ruiz Zafón, plus connu pour L’Ombre du vent et Le Jeu de l’ange, même si Marina a été écrit avant. Après ma lecture, je dois avouer que ce livre n’est pas vraiment un livre de maison hantée. Je me suis laissée avoir par la couverture et par quelques critiques pigées ici et là.  Mais comme je n’ai rien d’autre de prêt, je vous parle quand même de Marina.

Barcelone, 1980. Oscar Drei, 15 ans, disparaît du pensionnat. Une semaine plus tard, on le retrouve à la gare, et le livre racontera ce qui a mené à cette disparition. Tout commence lors d’une de ses escapades solitaires souvent nocturnes. Oscar se retrouve dans le quartier de Sarria, devant une villa moderniste au-delà de laquelle « s’étendaient les vestiges d’un ancien jardin marqué par des décennies d’abandon. À travers la végétation, on apercevait la silhouette d’une maison de deux étages. Sa façade noircie s’élevait derrière une fontaine portant des sculptures que le temps avait revêtues de mousse. » (Avouez que ça fait maison hantée.) Pris entre deux feux, partir ou en savoir plus, il s’aventure dans la maison. Là, des mélodies l’attirent dans une pièce où l’étrange vision d’un homme aux cheveux blancs le surprend. Et il détale. Plus tard, il reviendra pour rapporter la montre qu’il avait prise par mégarde et qu’il n’avait pas eu le temps de déposer dans sa hâte de partir. C’est lors de cette deuxième visite qu’il fera la connaissance de Marina, l’adolescente qui habite cette maison un peu abandonnée avec son père, l’ancien peintre German Blau. Cette maison n’est donc pas hantée, mais elle cache quand même mystères et souvenirs.

Marina et Oscar, tous deux curieux de nature, continueront d’explorer Barcelone et seront confrontés à d’autres phénomènes étranges: un vieux jardin d’hiver avec des pantins mi-hommes, mi-marionnettes, une veuve en noir qui se cache le visage et qui visite le cimetière, un homme qui tente de déjouer le destin, etc. À travers ces aventures sombres et inexpliquées se développera l’amitié (ou le jeune amour) entre Oscar et Marina. Un amour qu’on sait perdu d’avance, dès les premières pages.

J’ai beaucoup aimé cette lecture. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ce livre est souvent classé sous la catégorie « livres jeunesse » (ce que Zafón déplore, en fait) et il a été écrit avant ses grands succès, alors je me demandais si j’aurais droit à une oeuvre « finie », bien rodée et fignolée. Eh bien, la réponse est oui. Je me suis laissée baigner dans cet univers sombre et pas enfantin du tout, même si les protagonistes sont des adolescents. Avec eux, on découvre Barcelone encore mieux que dans les deux gros succès de Zafón. Et même si j’ai percé le mystère de Marina dès le début du livre, il n’en reste pas moins que l’histoire fut agréable. Il y a quelque chose de beau, de triste, de nécessaire dans cette histoire de deux jeunes qui découvrent que la vie n’est pas toujours facile.

Pour ceux qui ont aimé les autres livres de cet auteur, vous aimerez sûrement. Barcelone y a un premier rôle, et la mort, qui encore une fois devient presque un personnage, est le thème central. Peut-on la déjouer? La combattre et la vaincre? Y échapper?

Et l’écriture de ce livre est magnifique. Excellent travail de traduction:

« Seuls disparaissent ceux qui ont un endroit où aller. »

 » Je ne savais pas alors que, tôt ou tard, l’océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis. »

« Nous ne nous souvenons que de ce qui n’est jamais arrivé. »

Un excellent moment de lecture.

Revenez me voir pour la prochaine étape: les zombies!

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