John Burnside (2008)
Doubleday
228 pages
(Traduction française : Scintillation, Métailié, 2011)
Attention !! Révélations possibles !!
Oh boy…
Comment décrire ce livre sans insulter mes amies qui l’ont adoré tout en me restant fidèle et en tentant d’expliquer pourquoi ne j’ai pas du tout aimé ?
Dans une ville sans nom sur une île écossaise, une usine chimique désaffectée a pollué le coin et presque tout tué sur son passage, y compris l’âme des habitants de l’Innertown, quartier défavorisé où était située ladite usine. Donc, pas besoin d’être la tête à Papineau pour savoir qu’il n’y aura pas grand-chose de positif dans ce récit : lieux ravagés, gens malades, esprits et corps souffrants, monde sans espoir. Les jeunes du coin ne fichent rien, à part des mauvais coups. En plus, il faut ajouter à ça la disparition mystérieuse de 4 ou 5 adolescents. Évidemment, les disparitions font mal, mais après un certain temps, les gens arrêtent presque de chercher et se disent (ou préfèrent penser) que les jeunes ont seulement fugué vers la grande ville. Dans ce récit, les gens ne font que subir. Ils ne semblent maîtres de rien.
À travers cette sombre histoire, il y a quand même quelques lueurs, même si elles ne brillent pas d’espoir. Il y a Morrison, un policier, la seule personne du coin qui semble avoir des sentiments, même s’il ne sait pas trop quoi en faire ou comment agir. Il y a aussi notre jeune protagoniste principal, Leonard, qui a dû vieillir avant son temps et qui se réfugie dans la littérature (Virginia Woolf, F. Scott Fitzgerald, Marcel Proust, etc.) On pense que son histoire à lui sera différente, qu’il s’en sortira ou qu’il découvrira le mystère des disparitions, mais non… Même si Leonard semble plus intelligent et sensible que les autres ados autour de lui, il prend aussi part aux mauvais coups (certains affreux) et subit aussi la vie dont il a hérité.
Jusque-là, même si c’est sombre, c’est extrêmement bien écrit et pratiquement poétique, et j’aimais bien. Mais dans le dernier tiers, j’ai complètement décroché. Je me suis rendue compte que le semblant d’histoire qu’il y avait n’allait pas mener à une fin compréhensible, et ça, ça m’horripile vraiment. Pour moi, une fin n’a pas à être heureuse, elle peut être mauvaise, négative, triste, etc. Mais j’ai besoin d’une fin. Ici, à moins que je n’aie vraiment pas compris, c’est assez mystérieux et presque ésotérique : un Leonard drogué se trouve à l’usine avec le « moth man ». Est-il assassiné ? Imagine-t-il se qui se passe ? Quand c’est trop subtil ou abstrait, je décroche ben raide. Dommage… Mais je m’y attendais un peu. Burnside, ce n’est pas pour moi. Mais je suis vraiment dans la minorité (jusqu’à maintenant du moins…)
Pour voir d’autres critiques, il y a Cryss, bien sûr, et Choupynette.
Il y a aussi cet article dithyrambique du NY Times.
——————————————————
Ceci était ma 3e lecture écossaise pour décerner le prix Kiltissime à un roman écossais! Cryssilda, ma copine folle amoureuse de l’Écosse, nous a mis au défi de lire 6 publications écossaises récentes. Donc, pour décerner le Prix Kiltissime au meilleur livre écossais, nous lirons (pas nécessairement dans l’ordre) :
1) Louise Welsh – Naming the bones (De Vieux Os)
2) Peter May – The Blackhouse (L’Île des chasseurs d’oiseaux)
3) John Burnside – The Glister (Scintillation)
4) Ian Rankin – Doors Open (Portes ouvertes)
5) Philip Kerr – If The Dead Rise Not (Hôtel Adlon)
6) Dominic Cooper – Men at Axlir (Nuage de cendre)