John BURNSIDE (2008)
Métailié
218 pages
(Traduction de The Devil’s Footprints – 2006)
J’utilise rarement les quatrièmes de couverture pour résumer les romans que je lis, mais cette fois, je dois m’y résoudre. Il se passe tant de choses en si peu de pages dans ce roman que je pense que je n’aurais pas su bien organiser ma pensée, d’autant plus que je n’ai pas adoré…
« Une nuit d’hiver, il y a très longtemps, alors que la neige venait de tomber, le diable a traversé le village de pêcheurs de Coldhaven en laissant la trace de ses pas dans les rues et sur les toits.
Michael a toujours vécu à Coldhaven et il s’y est toujours senti étranger, mais lorsque Moira, une de ses anciennes petites amies, décide que son mari violent est le diable et qu’elle se tue avec ses deux plus jeunes enfants en épargnant son aînée Hazel, elle met en marche un terrible engrenage qui va tout changer. Séduit et fasciné par la jeune Hazel, Michael va se laisser entraîner dans un voyage au bout duquel il sera forcé de faire face à ce qu’il est, d’affronter les démons de son passé. » (Tiré de la quatrième de couverture du livre des éditions Métailié).
Au début de notre lecture, on s’imagine presque avoir entre les mains un livre de légendes, presque, à cause du diable qui serait venu il y a longtemps. Puis, on entre dans un quotidien cru, où la vie conjugale de Michael bat de l’aile et où une mère assassine ses deux fils avant de se suicider. Ensuite, il y a des retours dans le passé de Michael et de celui de ses parents, où on apprend des choses pas toujours jojo. Enfin, folie passagère ou moment de lucidité, Michael et Hazel s’enfuiront de Coldhaven (je ne révèle rien, c’est écrit dans le résumé).
Mon avis: Je n’ai vraiment pas aimé. Je fais attention à mes mots, car j’ai des copines qui ont adoré, mais moi, ça m’a laissée de glace. Ça m’a même exaspérée. Il y a tant d’histoires et presque toutes sont laissées sans fin. On ne saura jamais pourquoi les parents de Michael étaient harcelés. On ne saura pas pourquoi Moira a vraiment assassiné ses fils ni si Hazel est la fille de Michael, etc. Pour moi, la boucle n’a pas été bouclée (et c’est sûrement voulu), et ce n’est vraiment pas mon genre littéraire. J’ai même vraiment détesté la fin, où après avoir fait pénitence (marche de 150 km, l’accident sur la route, voir la mort de près, la petite église mystérieuse perdue au milieu de nulle part), Michael revient à la maison et tout semble bien aller… Puis parlons-en, de ces 150 km… Michael et Hazel roulent pendant des jours avant que Michael fasse demi-tour à pied! Et ils n’auraient fait que 150 km? Problème de logique.
Un des seuls points positifs, à mon avis, est la description du village et de la côte écossaise. Les parents de Michael se sont installés là parce que c’était beau, parce qu’ils pouvaient voir la mer et les oiseaux, parce qu’ils pouvaient être seuls, et on y croit. On veut même aller voir, mais pas s’y installer, si les habitants sont vraiment aussi fous que l’auteur le décrit…
Si vous allez voir les billets récapitulatifs, vous verrez sûrement d’autres avis sur ce livre.
http://www.myloubook.com/archive/2011/06/15/le-mois-kiltissime-le-recap.html
http://www.myloubook.com/archive/2011/06/15/le-mois-kiltissime-le-recap.html
Je comprends que tu sois restée sur ta faim sur de nombreux points. Cela m’arrive également avec certaines histoires. Mais ici j’ai bien accroché grâce au style je crois. Et j’aime beaucoup sa manière d’évoquer la nature. J’avais l’impression d’être sur la plage au milieu des oiseaux parfois.
Oui, j’ai beaucoup aimé la nature dans le livre. Le seul point que j’ai aimé 🙂 Et les oiseaux qui sont si importants pour tout le monde mais pour des raisons différentes.
Bon… tant pis… on va pas se fâcher pour ça non plus 😀
Moi j’ai aimé tous les aspects que tu n’as pas aimés. Le fait que tout reste en suspens comme justement la pensée du personnage, lui qui est tellement paumé.
Moi aussi, j’aime beaucoup la façon dont il parle de la nature. J’aime beaucoup beaucoup le style de John Burnside. J’ai lu une partie de son autobio l’année dernière (le premier tome, c’est pas que j’ai abandonné le livre! 😉 ), et vu son parcours, il m’épate encore plus.
Il a une bio en plusieurs tomes? Mais qu’est-ce qu’il a fait, ce type? Je n’avais jamais entendu parler de lui! Peut-être qu’avec un peu d’antécédents, j’aurais plus apprécié. Peut-être pas non plus… 😉
Il a écrit un récit autobiographique sur son enfance (« Un mensonge sur mon père »… il est parti de loin… mais sinon c’est un type normal 🙂 il m’a dit qu’il y aura finalement une suite, et qu’au bout du compte il y aurait trois tomes (je crois que le deuxième est sorti en anglais, mais je ne l’ai pas encore lu).
Sa bio se lit comme un roman.
Ah, tu l’as rencontré 🙂
Non ! J’ai trouvé son adresse mail 😀
mouaaahhh, mon espèce de « stalkeuse » d’auteurs 🙂
J’aime bien quand il reste des questions laissées sans réponse, cela m’intrigue plus qu’autre chose finalement 🙂
Moi, j’ai beaucoup de difficulté. C’est peut-être mon esprit cartésien 🙂 J’aime les fins ouvertes. Que le dénouement soit ouvert, bon ou mauvais, ça me va, mais un tas de questions/mystères soulevés sans réponses… Grrrr Bon, j’en mets un peu, juste pour m’amuser. C’était très bien écrit (la traduction, du moins) et ça donne envie de visiter les côtes écossaises, mais ça s’arrête là pour moi. Mais Cryss m’a intriguée avec la bio de l’auteur… Je veux lire son compte-rendu de ça.
Je n’ai pas lu ce livre (ni aucun Burnside car j’ai peur d’avoir peur avec ses histoires :D) mais j’aurais tendance à penser qu’un livre doit laisser plus de questions que de réponses entre les mains du lecteur. Il faudrait que je tente au moins de découvrir son style.
Pas besoin d’avoir peur d’avoir peur 🙂 Rien d’effrayant malgré le titre.
Pour ce qui est des questions sans réponse, moi, ça dépend beaucoup du livre que je lis, je crois. Le Burnside, je n’ai pas aimé. C’était juste trop. Mais je viens de terminer Esme Lennox de Maggie O’Farrel et il y a aussi ce qu’on peut appeler des mystères ou des histoires ouvertes que le lecteur finira lui-même, mais cette fois, j’ai adoré.
Merci d’être passée 🙂
Je tenterai peut-être ce Burnside (j’avais dans ma LAL « La maison muette ») parce que « Esme Lennox », justement, je l’ai très vite abandonné 😉 Donc, si je fais le pari que nos goûts sont différents, le Burnside a ses chances avec moi 😉 Mais je te rejoins, cela dépend des livres ; parfois on accepte certaines situations dans un livre et, les mêmes circonstances nous irritent avec un autre. C’est un des charmes de la littérature…
(rien à voir mais je ne sais pas où laisser ce message… Je vois que tu lis notamment « Les maîtres de Glenmarkie ». J’espère que tu apprécies ta lecture. J’avais adoré au-delà de tout !!)
Ha ha, c’est vraiment drôle! Mais on a toutes deux aimé « The Great Gatsby ». On doit se rejoindre « un peu » 😉 Je pense aussi que ma lecture a peut-être été influencée par le fait qu’avant de lire Burnside, j’ai eu une bonne traite d’excellents livres, alors il m’a semblé plus ordinaire. Si ça avait été le contraire, une traite de mauvais livres, peut-être mon opinion aurait-elle été un peu différente. Mais bon, la plupart des gens que je connais ont adoré.
Pour « Les maîtres de Glenmarkie », je viens juste de commencer. Je pars 1 semaine en Gaspésie demain et ce sera ma lecture vacances. J’aime beaucoup, jusqu’à maintenant.
Je n’ai pas aimé « The Great Gatsby », je lui voue un culte 😉
Tu as raison pour les variations de ressentis. Cela arrive souvent que suite à une bonne série, si je tombe sur un livre un poil en-dessous, je le massacre. Après, les livres que la plupart des lecteurs aiment, j’ai tendance à ne pas les aimer 😉 alors …
Bonnes vacances et bonne lecture. Je garde un merveilleux souvenir de ce livre qui, à lui seul, m’a poussé à lire Dickens, London, Orwell et Stevenson !
Ah, j’adore ces livres genre « toile d’araignée » qui nous donne envie de découvrir d’autres auteurs ou oeuvres. Déjà, avec ces quatre noms, ça s’annonce bien.
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